Ecrire sans travestir, Informer sans manipuler, Analyser sans préjugés

Inondation : La ville de Donia sous l’eau

Les pluies diluviennes qui continuent de tomber sur les différentes localités du pays causent d’énormes dégâts. La ville de la sous-préfecture de Donia, département de la Nya-Pendé, dans la Province du Logone oriental, vit ses pires moments depuis sa création.

Deux personnes portées disparues. Le pont sur la Nya submergé. Des maisons d’habitation écroulées. Le Petit Séminaire Saint Joseph Mukasa, le presbytère, le Centre d’Accueil des Sœurs Franciscaines de Donia sous l’eau. La mosquée envahie, l’ancien cimetière complètement englouti, etc. C’est l’image apocalyptique de la ville de Donia, ce matin du 10 septembre après la pluie diluvienne qui s’est abattue sur la ville durant la nuit du 9 septembre. « Dans le village, ma mère me dit qu’elle n’a rien vu de tel depuis que je suis né », témoigne un homme de près de soixante ans.

« La situation est critique parce que l’eau est sortie de son lit. La clôture qui nous sépare de la Nya est devenue fragile parce que l’eau a commencé à pénétrer sous la clôture tout en avançant vers la chapelle de Donia. Le cimetière, la tombe de notre confrère est totalement dans l’eau », décrit le Père Jean Aloula, Vicaire Général du diocèse de Goré, avec résidence à Donia.

Selon le Vicaire Général, « la situation est pire chez les Sœurs Franciscaines. Leur mur a cédé et l’eau est arrivée à la grotte mariale. Tout le Centre d’Accueil tout comme le noviciat est dans l’eau. L’eau est au niveau de la hanche des agents de la Croix-Rouge qui sont entrés dans la cour ». Dans le reste de la ville, tout le Centre Koweitien est dans l’eau. Ce qui protège le marché, c’est le mur du centre qui empêche l’eau d’arriver à ce lieu. S’il cède, l’eau envahira le marché. La route nationale qui mène à Goré est impraticable car le pont est submergé. Seuls les garde-fous sont visibles. « Nous avons enregistré un drame. Deux voyageurs en provenance de Goré ont voulu filmer l’événement. Ne maîtrisant pas bien les lieux, l’un a été emporté par le courant. L’autre, voulant sauver son ami, a aussi été emporté. Les deux ne sont toujours pas retrouvés jusque-là », détaille le Père Jean.

Après l’écroulement, le 24 août dernier, du mur de clôture du côté Est du Petit Séminaire de Donia à la suite des fortes pluies, c’est au tour du côté sud d’être ravagé par les eaux de la rivière Nya, sorties de leur lit après des cordes tombées dans la nuit du 9 septembre. C’est la deuxième inondation après celle d’août qui avait une ampleur bien moindre. Les eaux sont entrées dans la ville, notamment du côté sud. Le village Gongtou, séparée de Donia par la rivière, est inaccessible à cause de l’eau malgré le pont englouti lui aussi par les eaux. L’équipe de la Croix-Rouge de Goré qui apportait son appui à la petite équipe de Donia est obligée de rebrousser chemin à partir de Gongtou. Elle repris la route aménagée par les pétroliers à Gagopal (17km plus au sud) pour effectuer le contournement en passant par Bébédjia (45 km à l’est de Donia) puis Baïkoro (25 km au nord-ouest) avant de d’arriver à Donia.

Les dégâts sont très énormes et l’équipe de la Croix-Rouge lance un appel à l’aide. « Nous lançons un SOS pressant aux ONG, au gouvernement et aux bonnes volontés de nous venir rapidement en aide », alerte un agent de la Croix-Rouge locale. En attendant une évaluation exhaustive des dégâts matériels et humains, d’ores et déjà, une inquiétude plane sur la prochaine rentrée académique au Petit Séminaire Saint Joseph Mukasa dont la rentrée est fixée au 23 septembre, ainsi que dans les autres établissements scolaires de la ville dont les locaux abritent désormais les sinistrés. « Tous les riverains de la Nya ont vu leurs maisons écroulées », témoigne le Père Jean.

Nestor H. Malo

Share on facebook
Facebook
Share on twitter
Twitter
Share on linkedin
LinkedIn
Nestor HINYANDIGUIM MALO

Nestor HINYANDIGUIM MALO

Laisser un commentaire