En grève depuis le 19 juillet pour exiger le paiement de 4 mois d’arriérés de salaires, les agents de l’Agence nationale de développement rural (Anader) ont appris contre toute attente que ce retard est dû à un bras de fer entre les membres de l’administration de cette structure. Une situation qui a occasionné Sine die un mouvement d’humeur.
Il y a eu de la colère dans l’air au sein de l’Agence nationale de développement rural le 13 septembre dernier. Alors que les agents de cette structure étatique se sont réunis ce mercredi pour s’enquérir des démarches menées par leurs délégués après deux mois de grève, ils seront désagréablement surpris d’apprendre que le problème provient d’un conflit entre les membres de la direction. «Généralement les fonds alloués aux institutions publiques sont gérés par un agent comptable nommé par le ministère des finances. Dans notre cas, il se trouve que la directrice administrative et financière (Daf) et l’agent comptable ne s’entendent pas sur la gestion du budget de fonctionnement. Ce qui a entraîné la suspension des subventions allouées à l’Anader», indique Dionro Bembon, le porte-parole des grévistes dans les lignes de nos confrères de Tchadinfos. Si ces faits sont avérés, cela pourrait poser un véritable problème de leadership à la tête de cette structure.
Comment deux individus pourraient bloquer le fonctionnement d’une structure aussi importante que l’Anader, chargé entre autres d’appuyer la modernisation et l’industrialisation de nos filières agricoles ? Sont-ils plus importants que tout le personnel en grève ? Que font les plus hautes autorités depuis tout ce temps? C’est à se le demander
Face à cette crise, les autorités se doivent de tout mettre en œuvre pour sortir cette structure de cette situation. Dans un contexte socio-économique difficile marquée de surcroît par une faible pluviométrie dont les éventuelles conséquences pourraient impacter le quotidien de la population, nous estimons qu’il y a lieu pour les autorités de crever l’abcès. Cette crise ne ternit pas non seulement l’image de l’Anader mais au-delà, celle du pays tout entier. Il y va de l’intérêt de la nation tchadienne.
Stanyslas Asnan