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Forum National de la Jeunesse : des enseignements à tirer pour le futur dialogue national

Du 27 au 29 décembre 2021 s’est tenue, à N’Djaména, la 2e édition du Forum National de la Jeunesse du Tchad (FNJT), sous le thème « Une jeunesse résiliente au cœur d’un Tchad fort et émergent ».

Pendant trois jours à N’Djaména, au moins 500 jeunes, issus des 23 provinces et de la diaspora, ont participé au forum de la jeunesse. Par moment l’ambiance était tendue dans la salle où se sont déroulés les travaux. Des participants ont dénoncé l’attitude du modérateur qui leur refuserait la parole. Au dernier jour des assises, d’autres se sont plaints pour le mode de paiement des primes de participation. Ils ont refusé« le paiement ultérieur des frais de participation par mobile money ». D’autres encore ont dénoncé les recommandations qui ne reflèteraient pas fidèlement celles des participants au forum.

Sur le fond, plusieurs sujets ont été abordés : chômage des jeunes, manque d’infrastructures scolaires et universitaires, insécurité ambiante dans le pays…etc. Le Président du Conseil Militaire de Transition (CMT), Chef de l’Etat, Général Mahamat Idriss Deby s’est joint aux jeunes pour la cérémonie d’ouverture et de clôture.Dans son discours de clôture, il a promis l’intégration de 5 000 jeunes à la Fonction publique en 2022, et admis qu’internet est devenu « un moyen essentiel de communication », « un vecteur de créativité et un levier de croissance économique », a-t-il renchéri. Pour cela, internet doit être à la « bourse de la jeunesse », a-t-il suggéré. Il annonce une« réduction de 30% du coût d’accès à internet, dès le premier trimestre de l’année 2022 ». Toutefois, le Président du CMT invite les jeunes « à une prise de conscience pour faire un usage responsable de l’internet » et à s’abstenir de diffuser les discours de « haine sur les réseaux sociaux ».

Le dialogue, un rempart contre la violence

Au-delà de cette ambiance marquée quelque peu par des tohu-bohu, il convient de tirer quelques leçons pour le prochain rendez-vous qui anime les conversations ici et là. Premièrement,l’idée d’un forum de la jeunesse est belle. Les jeunes semblent l’apprécier, d’où leur mobilisation. Deuxièmement, les Tchadiens en général, les jeunes en particulier, veulent parler. Ne dit-on pas que la parole est thérapeutique ? Il est, dès lors, impératif que la parole soit libre, afin de permettre à ceux qui veulent s’exprimer, dans la discipline bien sûr. Troisièmement, il est tout aussi important que l’on comprenne que rien ne peut être construit dans le brouhaha général,d’où l’importance de l’écoute mutuelle en toute circonstance.

Pour la réussite du dialogue national inclusif, il faut que l’écoute mutuelle soit une vertu cardinale pour tous les participants. La réussite ou l’échec de cette rencontre dépendra de la capacité qu’auront les Tchadiens à s’écouter.On ne peut dialoguer sans écouter.Or comme l’indique un anthropologue « il faut se faire violence pour écouter l’autre, même s’il dit des choses qu’on ne veut pas entendre ».

Il faudra être suffisamment humble pour accueillir les réflexions, suggestions, voire les critiques acerbes qui fuseront de partout. Car dans la cité, chacun revendique sa part de vérité. Mais il est aussi important de se rappeler que c’est ensemble qu’il sied de chercher cette vérité. Et que le dialogue reste le meilleur rempart contre la violence que tout le monde dénonce dans notre pays, le Tchad.

Pierre Boubane

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Par : Boutros

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