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Environnement : les défis de la période post inondation

NDjaména à l’instar localités du Tchad vit une période d’inondations dévastatrice aussi bien pour les ménages que pour l’économie nationale. Bientôt s’amorcera la phase de décrue. Quels sont les défis de la période post inondation que le gouvernement doit relever ?

NDjaména comme la plupart des provinces du Tchad subit les affres de graves intempéries climatiques. Après avoir subi les inondations pluviales, les ménages font face actuellement à de dévastatrices inondations fluviales. Le Chari et le Logone, les principaux fleuves sont sortis de leurs lits à la faveur du trop-plein d’eau et de la mauvaise qualité des ouvrages qui devraient les endiguer. Quasiment toutes les mesures prises pour inverser la tendance n’ont pas permis d’atteindre les résultats escomptés. Des milliers de ménages se sont retrouvés sans abri, exposés à tout, ne sachant où aller. Une catastrophe humanitaire sans pareil lorsque l’on sillonne le 9eme arrondissement, la commune martyre. Walia, Ngonba, Nguéli, Toukra, voir Koundoul sont sous les eaux.

De l’avis des experts, bientôt s’amorcera la phase de décrue. Les images satellitaires montrent que le niveau des eaux est stabilisé à l’échelle limnimétrique de 8,07 m. On entame progressivement la phase de la baisse des eaux millimètres par millimètres, centimètres par centimètres puis mètres par mètres. Le pic est atteint et la descente des eaux sera constatée dans les jours à venir.

Passé la phase critique de la crue, vient la période post inondation qui est l’une des phases les plus périlleuses sur le plan humanitaire. 12 sites de regroupement des Sans-Abris sont créés autour de la ville de Ndjamena. Environ 90 000 âmes et 15 000 ménages auront besoin de nourritures, de l’eau potable, de soins. Les sinistrés seront exposés à la fraicheur due à une chute de température, aux pathologies liées à l’eau (choléra, fièvre typhoïde) ainsi qu’à la promiscuité. Le défi humanitaire est l’un des premiers auquel le gouvernement de transition doit faire face. Les efforts déjà faits sont à saluer, mais l’ampleur des besoins est énorme.

A cela s’ajoute la réinstallation des familles après le retrait des eaux. Ces ménages qui ont tout perdu,  ceux dont les maisons ne sont qu’un champ de ruine ou ceux dont les maisons tiennent mais qui ne savent par quel bout reprendre.  Ils méritent un accompagnement conséquent de la part de l’Etat.

Le défi lié à la construction et à la qualité des ouvrages est aussi à rappeler. Ce qui tenait lieu de digue et qui n’a pas résisté aux flots, nécessite qu’on construise de vraies digues avec des matériaux durables. Les amas d’argile compactés ont montré leurs limites. Il est important d’initier de grands travaux et de réfléchir en profondeur à la politique d’aménagement du pays, sinon de respecter les politiques et stratégies d’aménagement de la ville en vigueur.

Ces défis ne sont pas exhaustifs, certes. Mais les relever, permettrait déjà de redonner du sourire aux riverains du Chari et Logone et permettrait d’éviter ces drames humains que vit N’Djaména actuellement.

Frédéric Mbaïdedji

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