Le 1er juin 2019, l’entreprise Saoleci Perkar a organisé une cérémonie officielle d’inauguration de son Centre de Formation en installation solaire photovoltaïque, situé à Gassi dans la commune du 7ème arrondissement de N’Djaména. Une opportunité d’accès à l’énergie pour tous mais aussi à l’emploi des jeunes.
Il est 9 heures. Le soleil est bien haut dans le ciel bien dégagé. Dès notre arrivée, nous étions loin de croire qu’il y aurait une présence massive d’invités. Beaucoup de chaises étaient encore vides. Mais grande a été notre surprise de voir qu’après l’ouverture de la cérémonie, une affluence de convives occupée les lieux. C’est dans ce climat que l’administrateur, chargé des affaires juridiques de Saoleci Perkar M. Mbairamadji Christian, a pris la parole pour souhaiter la bienvenue aux invités, et présente de façon succincte Saoleci Perkar.
Créé le 6 décembre 2018, le centre de formation Saoleci Perkar est une entreprise de droit Tchadien, spécialisée dans la promotion et la vulgarisation des techniques de production d’électricité par l’énergie solaire photovoltaïque. Selon lui, l’accès à l’énergie, et en particulier l’électricité, est une condition essentielle pour le développement socio-économique durable d’un pays. Mais au Tchad, l’électricité est une denrée rare. Saoleci Perkar entend relever ce défi pour permettre à chaque tchadien d’accéder à l’électricité grâce à l’énergie solaire, et de soutenir la production agricole grâce aux dispositifs de pompage solaire ainsi que l’électrification rurale.
Former dans le domaine du solaire
D’après M. Serge Moukikila, un spécialiste de l’énergie solaire et actionnaire SaoleciPerkar, « il y a du soleil en quantité, mais non exploité. Saoleci Perkar se chargera de former des personnes dans ce domaine en vue d’étendre l’énergie solaire dans tout le Tchad. Pour ne plus dépendra de la SNE». M. Doufine un autre actionnaire, renchérit que l’action vise à permettre à : « chacun de disposer d’un petit frigo pour éviter de jeter de la nourriture faute de conservation ; aux élèves et étudiants de lire sans difficulté et sans développer les maladies de vision. Ce centre se veut une école internationale, qui va former beaucoup de gens qui, à leur tour formeront d’autres ». Quant au directeur des opérations, M. Mbainaywala Maouwalé, dans son mot de circonstance, explique : « Nous voulons apporter notre petite contribution à ce pays qui nous supporte et nous fait vivre. Nous avons des connaissances dans le domaine de l’énergie solaire pour produire de l’électricité. Et nous voulons bien mettre cette expertise à la disposition de tous. Aujourd’hui marque le premier pas de ce que nous voulons faire, nous commençons juste mais d’autres poursuivront l’aventure »
L’énergie solaire pour tous
Pour atteindre l’objectif de l’électricité pour tous, des jeunes seront formés par le centre à l’utilisation et la gestion responsable de l’énergie solaire photovoltaïque. Le centre ambitionne de former au moins 500 techniciens à l’énergie solaire photovoltaïque par an. Un chiffre insignifiant parce que pour atteindre l’objectif de l’éclairage pour tous, le Tchad a besoin de plus de 50.000 techniciens en la matière. Raison pour la quelle le Directeur des opérations dans son mot réitère sa volonté de collaborer avec d’autres structures visant les même objectifs, pour arriver effectivement à l’éclairage pour tous au Tchad.
Mais déjà, le centre a reçu en formation cinq jeunes parmi lesquels deux filles comme des stagiaires qui ont été formés dans le domaine du solaire. Mme Danembaye Mbainarem Prisca, l’une des stagiaire témoigne : « je me suis familiarisée avec ce métier qui fait peur aux femmes ; je suis outillée dans les deux techniques d’installations solaire et électrique, je peux faire le même travail que les hommes sans inquiétude. Je remercie le centre d’avoir fait de moi une professionnelle en énergie solaire. Mon projet est d’arrivé un jour à ouvrir mon propre atelier pour former d’autres jeunes en techniques d’installation de l’énergie solaire photovoltaïque ». M. Mbaiakambi Franck, un autre, affirme : «avant d’arriver au centre, je ne connaissais que l’installation électrique. Mais grâce à la formation reçue au centre, je suis apte à toutes les installations. Mon rêve d’enfance, devenir électricien s’est réalisé. A la fin de ma formation, je compte ouvrir mon atelier pour transmettre aux autres les connaissances acquises ».
Conscient d’énormes défis à relever, le directeur des opérations du centre Saoleci Perkar, M. Mbainaywala Maouwalé souhaite ne pas être le seul promoteur, mais invite d’autres entrepreneurs à leur emboité le pas.
Liliane Beram Ritom
TC n°378, juin 2019