Le ministre d’état, ministre de l’enseignement de la recherche scientifique et de l’innovation Dr Tom Erdimi appelle les enseignants en grève à reprendre les cours dès ce mercredi 13 décembre 2023 au risque de voir leur salaire coupé.
Après la reconduction du mot d’ordre du Syndicat national des enseignants et chercheurs du supérieur (Synecs) de deux semaines, le ministre d’état, ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation Dr Tom Erdimi relève le non-respect des règles encadrant le droit à la grève.
«Le mardi 6 décembre 2023, à l’issue de la rencontre (…) les responsables du bureau exécutif national du Synecs ont promis d’aller consulter la base avant toute décision. Mais, contre toute attente, le bureau exécutif national du Synecs a plutôt décidé de prolonger la grève de deux semaines», précise le ministre qui assure que cette grève paralyse des institutions d’enseignement supérieur.
Si la grève est un droit constitutionnel, rappelle Dr Tom Erdimi, «il n’en reste pas moins vrai qu’elle est très encadrée et peut vite se transformer en mouvement illicite». Il cite les dispositions de l’article 15 de la loi 32 de 2016 (…), portant modification et réglementation de l’exercice du droit de grève dans les secteurs publics qui dispose : «les salaires des journées non-prestées sont à la charge des syndicats initiateurs du mouvement de grève, sauf si le motif de la grève résulte d’un retard généralisé de paiement de salaires et dans la limite de 3 jours de grève dans le même mois». Cette même loi indique par ailleurs que «pour recourir à toute cessation concertée du travail, les responsables du mouvement de grève ont l’obligation d’adresser un préavis de grève avec accusé de réception, soit à leur ministre. Soit à l’autorité administrative déconcentrée, soit au directeur de leur établissement public avec ampliation au ministre en charge de la fonction publique et du travail ou à l’autorité administrative déconcentrée». Malheureusement, regrette le ministre, le Synecs n’a pas respecté cette procédure. «Le ministère n’a reçu aucune notification dans ce sens», révèle-t-il.
Pour lui, si le gouvernement s’engage à relancer le processus d’adoption des statuts autonomes des enseignants-chercheurs du supérieur dans un délai d’un an et revaloriser les points d’indice conformément à la pratique en vigueur dans l’espace Cames, «il n’en demeure pas moins qu’il (le gouvernement) a tenu les délais dans la mesure où le processus a bien été relancé, car le projet de statut autonome est actuellement en examen à la Primature», conformément à l’article 40 du pacte social.
« A partir du mercredi 13 décembre, le service des bus et de restauration du Cnou (Ndlr : Centre national des œuvres universitaires) fonctionnera de façon normale. Les enseignants-chercheurs n’assurant pas les cours seront notés ’’ absents’’ par les responsables des établissements d’enseignement Supérieur », avertit le chef du département de l’enseignement supérieur. Par conséquence, «le salaire des jours non-prestés seront», selon le ministre «à la charge du Synecs, conformément aux dispositions de la loi n°32 susvisée». Le ministre avertit qu’il ne se prêter plus à ces «jeux de répliques inutiles». Il appelle à la conscience professionnelle des enseignants-chercheurs et les invite «à reprendre les cours au plus tard le mercredi 13 décembre».
Stanyslas Asnan