Une grande partie des membres de la Commission nationale chargée de l’organisation du referendum constitutionnel (Conorec) départementale du Loug-Chari ont dans une lettre adressée au gouverneur de la province du Chari-Baguirmi, président provincial de cette structure, présenté leur démission.
« Jamais deux sans trois », dit-on. La Commission nationale chargée de l’organisation du referendum constitutionnel (Conorec) nous a habitués depuis sa mise en place à des séries de ce qui s’apparente à des scandales : mise à l’écart d’une partie des agents recrutés et formés pour la vérification du fichier électoral, abandon des agents dans une localité par leur hiérarchie, non paiement des honoraires de prestation dans une autre et que sais-je encore. Le dernier épisode dans cette longue série de déconvenues, du moins celui officiellement porté à la connaissance du public, c’est la démission de onze des quatorze membres de la Commission nationale chargée de l’organisation du referendum constitutionnel (Conorec) départementale du Loug-Chari.
Dans leur lettre de démission, ils fustigent, «l’attitude» et le «comportement» de leur président départemental. « Après notre installation le 07 avril, (…), il n’y avait pas eu de rencontre des membres du bureau pour faire les bonnes orientations des activités qui nous attendaient. (…) Nous sommes considérés par notre président comme ses subordonnés et non ses collaborateurs. En plus, nous n’avons pas eu des rencontres ni avant, ni pendant, ni après les activités de l’enrôlement biométrique électoral », note le document.
A ces griefs, s’ajoutent des difficultés financières qui ne leur ont pas permis de «suivre les activités dans les différentes sous-préfectures», dénonçant en sus le manque de fonds de fonctionnement et pire « l’implication de certains commerçants » dans leurs affaires.
Mais pourquoi autant de problèmes dans cette structure ? Ces récriminations peuvent-elles rassurer sur la fiabilité de l’opération de révision de la liste électorale ? Le Tchad aurait-il réellement tourné la page des pratiques peu orthodoxes pour amorcer véritablement la voie du changement, comme le prétendent les autorités ?
Sans aucune autre prétention, nous estimons que ces griefs n’augurent pas un climat de sérénité quant au processus électoral engagé. Pour jeter les bases d’un Tchad véritablement nouveau, tourné vers le développement, il est important de corriger ces lacunes, au risque de foncer davantage le pays dans l’abîme. C’est une question de bon sens et de crédibilité du processus en cours.
Stanyslas Asnan