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Conflits intercommunautaires : le barreau du Tchad indigné des procès expéditifs des tueries de Mangalmé

Dans un communiqué n°005/COA/2022 du 12 octobre, signé de son Bâtonnier et Président du Conseil, l’Ordre des Avocats du Tchad s’indigne du procès des protagonistes des affrontements intercommunautaires de Mangalmé survenus en septembre et octobre 2022.

Le mois de septembre a été particulièrement sanglant dans plusieurs provinces du Tchad à cause des conflits opposant des agriculteurs aux éleveurs. Le dernier en date ayant affecté Mangalmé dans le Guéra a vu l’arrestation et le jugement expéditif des protagonistes dans des circonstances quelque peu surprenantes. « Le Barreau a été surpris par l’organisation d’un procès expéditif à Mongo pendant que les magistrats ne sont pas en activité et dans des conditions qui ne garantissent nullement des garanties d’une bonne justice tant pour les victimes que pour la défense », dénonce le communiqué. En s’interrogeant sur ce qui constituerait « l’urgence à organiser un tel procès avec des magistrats triés pendant cette période de cessation de leurs activités et un jour non ouvrable », le Barreau rappelle que « des infractions de cette nature se sont produites dans d’autres localités du Tchad pendant que les magistrats sont en activité mais des jugements n’ont pas été rendus jusqu’à ces jours ».

Le Barreau du Tchad interpelle le gouvernement et les acteurs judiciaires que « la justice n’est pas un jeu et la fonction de juger doit être prise au sérieux lorsqu’il s’agit d’une affaire pénale de cette nature ». Car les « garanties d’une bonne justice ne doivent en aucune manière et pour aucune raison être banalisées ». Eu égard au contexte actuel du pays où « les exigences de l’Etat de droit sont sérieusement mises à mal par la rupture et la violation du bloc de conventionalité qui vient s’ajouter à la rupture de l’ordre constitutionnel », le Barreau s’inquiète de cette façon de faire.

« L’Etat de droit, c’est la soumission (y compris par l’Etat) aux règles de droit parmi lesquelles les conventions internationales ratifiées », martèle Me Djérandi Laguerre Dionro.

Nestor H. Malo

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Nestor HINYANDIGUIM MALO

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