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Conflit intercommunautaire au Lac Iro : le Comité de crise rend l’administration responsable

Dans un point de presse tenu ce 18 septembre 2022, le Comité de crise sur les affrontements meurtriers dans le Lac Iro, donne un bilan plus détaillé du conflit, tout en pointant un doigt accusateur sur l’administration. Texte intégral.

« Le Comité de crise informe l’opinion nationale et internationale que depuis le 13 septembre 2022, un conflit sanglant et meurtrier oppose les agriculteurs aux éleveurs dans le département du Lac-Iro, province du Moyen-Chari. Ce conflit qui dure depuis bientôt une semaine prend l’allure d’une razzia et d’un terrorisme où les villages sont attaqués et incendiés les uns après les autres et jour après jour.

En effet, en date du 13 septembre au matin, un troupeau de bœufs est entré dans un champ de mil a Mbarabé, un village situé à une cinquantaine de Km au nord de Kyabé. Constatant ces faits, trois jeunes dudit village ont chassé les bœufs du champ, raison pour le bouvier d’alerter le ferrick. Ce qui a suffi pour les éleveurs d’attaquer les villageois tuant un agriculteur sur le coup et blessant deux autres dont un gendarme. Le conflit ne s’arrête pas là et d’autres villages environnants seront attaqués à leur tour. De fil en aiguille, l’information court et les renforts des éleveurs arrivent de toute part, à l’exemple des ceux de Roro, a bord de cent trois motos et armés. Le 14 septembre, c’est au tour de Rokou, un village dans le Canton Singako dêtre attaqué où trois cultivateurs trouvent la mort dans leur champ. Les villages NGUINA, KIKOYE, NGOH, OOLBOYE etc. avec plus de 31 cases brûlées. Aujourd’hui, ce sont les villages BEBOLO (DJOWAI), BIOBE, SIYE, BARA, KOLOMA, SOUBO, BOHOBE, KOSKOBO, MALENIKO, NGARONGO, BOLOBISSI, etc. qui sont attaqués et incendiés par les assaillants lourdement armés. Le conflit se généralise et tout le département est sous le feu, avec comme bilan provisoire : 17 morts, 4 autres corps confisqués par les terroristes, 27 blessés, 178 cases brulées, 104 bœufs et 100 chèvres enlevés, 8 millions de nos francs emportés, 2 femmes enlevées et torturées avant d’être relâchées ce matin ; 4 chefs de village et un chef de canton arrêtés et déportés à Sarh par le Commandant de Compagnie de la gendarmerie de Kyabé.

La tension reste vive et explosive au moment où nous parlons. La population de ces villages cités est en débandade sans abri et erre partout en brousse en cette saison de pluies sous les intempéries et tous les champs sont systématiquement dévastés.

De ce qui précède, la Communauté SARA-KABA dénonce avec véhémence ces agressions barbares qui ne datent pas d’aujourd’hui et tient pour responsables les autorités administratives et militaires locales qui brillent par leur mutisme, ce qui laisse penser qu’elles sont complices ou soutiennent l’autre partie. Car ce qui se passe actuellement dans le Lac-Iro dépasse la dimension de conflits éleveurs-agriculteurs et constitue un génocide et un acte de terrorisme savamment orchestrés. Pour preuve, la plupart des assaillants viennent de RORO et bien organisés et armés selon les victimes. Le Comité de Crise appelle la population du Lac-Iro et tout le peuple SARA-KABA à se solidariser, à résister et à se défendre par tous les moyens.

  • La Communauté exige aussi le départ du Préfet du Lac-Iro et des autorités et militaires du Département du Lac-Iro ainsi que des allogènes souvent à l’origine de ces conflits.
  • La fermeture des centres de mabrouka qui sont des cachoirs d’armes et le terreau du terrorisme.
  • La Communauté condamne les propos incohérents et irresponsables du Préfet et du Ministère de la Communication qui frisent le mépris dans une situation de terrorisme que vivent les populations du Lac-Iro.

Car on ne peut pas continuellement se faire tuer sur son propre sol, n’en déplaise aux esprits malins et hypocrites. Trop, c’est trop !

Enfin, le comité de Crise demande au Gouvernement d’intervenir plus urgemment pour stopper ces conflits récurrents dans le département du Lac-Iro en particulier et partant, le Tchad en général pour permettre aux paisibles citoyens de cohabiter pacifiquement. Car hier c’était Abéché, Sandanan, Leo-Mbaya, Danamadji et aujourd’hui Kyabé ».

Allah-sinon Gallilée

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Nestor HINYANDIGUIM MALO

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