N Djamena
Une quinzaine de personnes aurait perdu la vie dans un conflit meurtrier qui oppose, depuis lundi 12 septembre 2022, les agriculteurs et éleveurs du département du Lac Iro, province du Moyen-Chari.
La situation est inquiétante dans les villages Mbarabé, Singako, Rokou, Koulouma et Guina du fait que ces zones sont inondées et les forces de l’ordre n’ont pas un accès facile pour intervenir et ramener le calme.
Le conflit a commencé, le 12 septembre dernier, dans le canton Mbarabé, sous-préfecture de Dindjebo, où un agriculteur renvoyait les bœufs de son champ. Une altercation survient entre lui et les bouviers dont l’un lui a tiré dessus et l’a atteint, mortellement. D’après un habitant de Mbarabé, le cultivateur défunt fût un commerçant très populaire dans la localité. Le commandant de la brigade qui est descendu sur les lieux au petit matin du 13 septembre pour le constat, est pris à partie et est grièvement blessé par les habitants.
Ce 13 septembre, un cultivateur de la sous-préfecture de Singako, qui traitait son champ de coton, est tué par balle par un inconnu qui passait non loin de là.
L’eau a débordé le vase à partir de ces deux cas : plusieurs villages tels que Rokou, Koulouma, Guina, Singanko et Mbarabé sont embrasés. D’aucuns parlent de 13 morts, d’autres 15 morts, avec plusieurs maisons incendiées. Le bilan est provisoire. Car au village Rokou, situé à environ 20 kilomètres de Roro, une petite localité complétement enclavée en cette période de pluie, il y a encore eu des morts dans la nuit du 14 au 15 septembre. Au village Guina, les maisons sont incendiées et les bœufs d’attelage emportés. Une situation tellement complexe pour le préfet du Lac Iro, le colonel Bakhit Brahim Hangar, qui selon un confrère de l’ONAMA de Kyabé, est en brousse depuis trois jours pour chercher à ramener la quiétude et la paix dans les différentes localités touchées.
Mastogue Olivier
