Aujourd’hui, les filles scolarisées sont plus nombreuses que jamais, mais elles ne bénéficient pas toujours des mêmes chances que les garçons en termes d’achèvement des études et du choix de leur filière. Trop de filles sont freinées non seulement par des préjugés, des normes et attentes sociales qui influent sur le choix des filières scientifiques mais aussi par manque d’informations.
Au Tchad, il est courant de constater que de nombreuses filles, après l’obtention de leur baccalauréat, s’orientent majoritairement vers les séries littéraires faut d’informations sur les opportunités offertes par les séries scientifiques. En plus, elles sont souvent découragées par les préconçus selon lesquels les études scientifiques sont réservées uniquement aux garçons, ou encore qu’elles sont trop difficiles pour les filles. Une étudiante en Droit a révélé « qu’elle souhaitait initialement se spécialiser en comptabilité et finance. Mais ses parents ont refusé, pensant qu’elle n’était pas capable de réussir dans ce domaine. Une autre étudiante a déclaré que l’on lui avait conseillé de choisir le droit ou le journalisme, car ce sont des métiers considérés comme idéaux pour les femmes. Pourtant, elle avait un réel intérêt pour l’informatique. »
Si certaines filles ne choisissent pas les filières scientifiques sur la base des conseils des parents et des préjugés, d’autres par contre n’ont aucune information sur les opportunités qu’offrent les filières scientifiques. Un argument partagé par l’architecte Hayatte Abdrahim Ndiaye. D’après elle, en grande partie c’est par manque d’information que les filles se privent de nombreuses possibilités d’avenir. Pour faire à cette situation, Mme Hayatte Abdrahim Ndiaye, croit que la mise en place d’une stratégie est importante. C’est pourquoi, « il est fréquent de se poser la question suivante : comment susciter l’intérêt des jeunes filles pour les filières scientifiques ? Il est essentiel que les filles soient suffisamment informées sur les avantages qu’elles peuvent en tirer. Malheureusement, dans notre pays, nous n’avons pas assez de conseillers d’orientation, contrairement à d’autres pays. Cela nous laisse donc un peu démunis sur ce sujet. En effet, il est difficile pour les jeunes filles de savoir vers quel métier s’orienter, en dehors des professions de médecin ou d’avocat. Les filles, tout comme les garçons, ne sont pas naturellement prédestinées à tel ou tel domaine. Il est donc primordial qu’elles aient connaissance de toutes les possibilités qui s’offrent à elles afin de pouvoir faire un choix éclairé », expose-t-elle.
Pour faire face à cette situation, beaucoup d’initiatives ont été mises en place pour encourager les filles à s’orienter vers les filières scientifiques. Des associations et des organisations mettent en place des programmes de sensibilisation et d’orientation pour les jeunes filles, afin de les renseigner sur les opportunités offertes par les études scientifiques et à les encourager à choisir cette voie. Il serait judicieux d’intensifier ces initiatives pour avoir plus d’impacts.
Aminata Abakar