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Chine: pourquoi les restrictions anti-covid passent mal?

Une vague de contestation sans pareil a secoué la Chine le weekend dernier. Ce mouvement fortement réprimé par les autorités fait suite aux draconiennes restrictions anti-covid prises par Pékin. A quoi renvoient ces remous que traverse l’Empire du milieu ?

Le week-end dernier, la Chine a été secouée par une vague de manifestations, mettant les autorités du Parti Communiste chinois sur leur garde.

Dimanche dernier, de violents accrochages avaient opposé des manifestants aux forces de l’ordre ; plusieurs personnes ont été arrêtées. Deux confrères de la BBC et de la Télévision Suisse Romande, ont été appréhendés et interrogés pendant plusieurs heures avant d’être relâchés. Ce qui a valu à l’Ambassadeur de Chine à Londres d’être convoqué.

Au vu de son ampleur, la mobilisation de ce weekend semble être la plus importante depuis les émeutes pro-démocratie de 1989 avec en mémoire les événements de la place Tian-anmen. Cette grogne des populations chinoises résulte de l’application par Pékin d’une stricte politique « zéro Covid », qui implique des confinements à répétition et des tests PCR quasi-quotidiens de la population.

L’incendie mortel survenu à Urumqi, capitale de la province du Xinjiang (nord-ouest), épicentre de la fronde, a boosté la colère et le ressentiment de nombreux Chinois. Pour ces derniers, ce sont les restrictions sanitaires qui ont bloqué le travail des secours ; ces incendies ont fait 10 morts. La contestation s’est propagée progressivement dans tout le pays notamment dans les grands centres comme Pekin, Wuhan et Shangaï.

En vigueur depuis bientôt trois ans, les restrictions sanitaires malgré de relatifs assouplissements, sont durement ressenties. La frustration envers ces mesures draconiennes prises pour lutter contre le Covid reste palpable dans de nombreux ménages.

Au-delà de ces revendications liées aux libertés fondamentales d’aller et de venir, les manifestations ont glissé vers des revendications plus politiques. Certains manifestants n’ont pas hésité à demander sans équivoque le départ du président Xi Jinping, récemment reconduit pour un troisième mandat inédit à la tête du pays.

Ce soulèvement peu courant, malgré la répression, a retenu l’attention de la communauté internationale ; le président américain Joe Biden dit à propos se tenir « informé ». Attitude qui n’étonne guère tout observateur averti, quand on connaît la nature des relations entre le bloc occidental et la Chine sous-tendues par des considérations géostratégiques, idéologiques et économiques.

Frédéric Mbaïdedji

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