La Confédération Africaine de Football a retiré à la Guinée Conakry l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations de football édition 2025. Pourquoi les autorités guinéennes n’ont-elles pas contesté la décision de la CAF ?
La décision de la CAF n’est qu’une conséquence de la mauvaise gestion du pays avec un manque de continuité de l’action politique. À peine arrivé à la tête de la Guinée après avoir renversé le président Alpha Condé, le colonel Doumbouya nomme en mars dernier un nouveau comité d’organisation de la CAN 2025, évinçant l’ancienne équipe. Depuis, tous les travaux ont connu un retard ou un arrêt total.
En effet, grâce aux financements octroyés par la confédération africaine de football, des pays ont construits des infrastructures modernes : des stades, des hôpitaux, des hôtels et des routes, c’est-à-dire tout ce qui manque aujourd’hui en Guinée. Aussi, les rendez-vous sportifs en général, ceux de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de football en particulier sont devenus une vitrine de communication politique et diplomatique très importantes. La Guinée de Mamadi Doumbouya qui est l’un des pays les plus isolés sur le plan diplomatique avait beaucoup à gagner en organisant la CAN 25 pour redorer l’image de son pays. Car si vous entendez parler de la Guinée ces derniers jours, c’est à propos du procès de Dadis Camara qui s’est ouvert à Conakry qui comparaissent pour le massacre du 28 septembre 2009.
Quel gâchis et déception pour la jeunesse guinéenne dont on connaît l’amour pour le football ! Mais que peut-elle faire lorsque le pays est pris en otage, depuis plus de 60 ans, par des hommes en treillis ? En Guinée Conakry, quasiment tous les 10 ans un coup d’Etat est perpétré. Un président est chassé, un nouveau s’installe. Ceci entraînant cela, tout est à recommencer.
Après la décision des dirigeants de la CAF, les autorités guinéennes n’ont pas gesticulé outre mesure, sans doute, la trouvant certainement juste. Quel dommage pour ce pays quand on sait qu’aujourd’hui, le sport est un facteur de développement économique.
Tout en partageant la déception desGuinéens, notamment celle des amoureux du ballon rond, le message des dirigeants de la CAF est clair : si la Guinée n’est pas prête, un autre pays organisera la compétition. La leçon de vie est valable, aussi bien pour les Guinéens que pour nous tous : si nous refusons d’avancer avec les autres, et bien les autres continueront la marche en nous laisseront sur le bas-côté de la route.
Pierre Boubane