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Burkina Faso: des morts à n’en point finir

Le Burkina Faso vient d’être encore éprouvé par la mort de 70 militaires tombés sous les balles des groupes terroristes dans le nord du pays. Ce drame vient en rajouter à la tragédie nationale que vit la patrie de Thomas Sankara.

Le Burkina Faso ne cesse de compter ses morts. Dans une embuscade tendue par des présumés groupes terroristes, dans le nord du pays, au moins 51 soldats ont perdu la vie le vendredi 17 février dernier. Ce bilan vient de s’alourdir à 70 morts.

Selon l’armée, une patrouille militaire « en mouvement » a été victime d’une attaque « complexe » vendredi entre Deou et Oursi (province de l’Oudalan) dans la région du Sahel. La région du Sahel située au nord du pays, fait partie de la zone des trois frontières incluant le Mali, le Niger et le Burkina lui-même. Un véritable no man’s land où écument les mouvements djihadistes de tous poils. « D’intenses combats » avaient opposé les membres de l’unité militaire prise à partie « à un groupe armé terroriste », a ajouté l’armée.

Selon l’état-major, « les opérations se poursuivent avec une intensification des actions aériennes qui a permis de neutraliser une centaine de terroristes et de détruire leurs matériels. Ce chiffre s’ajoute à la soixantaine de terroristes neutralisés depuis le début de la riposte. »

L’état-major de l’armée « invite l’ensemble des Forces armées nationales à maintenir la mobilisation qui a permis d’engranger des victoires importantes ces dernières semaines ». Il appelle par ailleurs « les populations à l’union sacrée autour des Forces de défense et de sécurité en ces moments difficiles. C’est ensemble que nous vaincrons le terrorisme. »

A lire entre les lignes de ce communiqué, au-delà de l’appel à un sursaut national et à un élan patriotique, l’heure est grave. Au regard de ces récurrentes attaques et de ces lourds bilans, le Burkina Faso est le ventre mou du sahel. Les différentes stratégies déployées par les pouvoirs qui se sont succédé, allant de Roch Marc Christian Kaboré à Ibrahim Traoré en passant Damiba, n’ont jusque-là pas permis de vaincre le terrorisme.

Les deux putschistes Damiba et Ibrahim Traoré ont tenté de justifier leur prise de pouvoir par la résolution de la situation sécuritaire. Mais les faits semblent les contredire. S’il faudra suivre leur logique, un énième coup d’Etat serait en téléchargement. Le Burkina en a-t-il vraiment besoin ? Non. L’heure est plus que jamais à un sursaut national et moins de populisme pour rendre stable le Burkina Faso. Cette dernière attaque intervient au moment où le pays a décidé de se séparer de certains de ses partenaires pour prendre résolument son destin en main. C’est l’occasion ou jamais de s’affirmer. Pour le bonheur des Burkinabè.

Frédéric Mbaïdedji

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