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Bébédjia : Heurts entre les forces de l’ordre et la population !

Des heurts entre les forces de l’ordre et des jeunes ont éclaté dans l’après-midi du dimanche 31 mars 2024 à Bébédjia, chef-lieu du département de la Nya. C’est suite à la mort d’un détenu au commissariat de la ville. Si le calme est revenu ce 1er avril, ces vives tensions ont fait mort d’hommes.

La journée du 31 mars 2024 aurait dû se célébrer comme un jour de fête, la Pâques, pour de nombreuses familles chrétiennes après la période de carême. Mais elle s’est transformée en jour de deuil et de sanglot. Ce dimanche, des heurts entre les force de l’ordre et des jeunes de Bébédjia, chef-lieu du département de la Nya dans le Logone oriental ont éclaté après la mort d’un détenu au commissariat de la ville, causant d’autres victimes. Si le calme semble revenir dans la ville, la situation fait tache d’huile et soulève la question sur la recrudescence du recours à la force armée. D’après certaines sources, les jeunes cherchaient à connaitre auprès des autorités policières de la ville les circonstances du décès brusque du détenu.  Les policiers ont réagi en recourant aux tirs de gaz lacrymogènes et à balles réelles.

Cette tendance à user de la force brutale pour réprimer les contestations devient la règle dans le pays de Toumaï ; elle foule aux pieds les principes fondamentaux de la démocratie et des droits de l’homme et sape la confiance des citoyens dans les institutions de la République. Cela alimente un climat de peur et de psychose au sein de la population et témoigne d’un recul démocratique inquiétant. Les forces de l’ordre n’auraient-elles d’autres moyens que d’utiliser les balles réelles ?

Les autorités administratives et militaires, à quelque niveau que ce soit, doivent comprendre que la violence n’est jamais une solution durable aux problèmes sociaux et politiques. Elle pourrait, à contrario, nourrir les tendances rebelles et compromettre les efforts de paix et de cohésion sociale. De notre point de vue, il convient d’opter pour une approche basée sur le dialogue, le respect mutuel et la justice, seul gage pour conduire le pays à un lendemain meilleur.

Après Bongor, chef-lieu de la province du Mayo-Kebbi Est où des tensions entre des douaniers et des jeunes révoltés à la suite de la mort d’un des leurs dans laquelle les douaniers sont impliqués, c’est au tour de Bébédjia de pleurer ses enfants. Il est plus que jamais nécessaire que les autorités prennent ce problème à bras-le-corps en vue d’amener les agents de sécurité à faire de la protection des populations une priorité. Ceci, en condamnant sans équivoque ceux des agents qui seraient tentés de violer les droits humains. A ce titre, il convient de féliciter le Gouverneur de la province du Logone oriental et le Directeur général des Douanes et Droits indirects qui ont réagi promptement en dénonçant l’attitude de leurs agents respectifs !

Stanyslas Asnan

 

 

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Nestor HINYANDIGUIM MALO

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