N Djamena
A la veille de l’ouverture du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) qui se joue dans leur pays, les autorités Algériennes ont inauguré un stade qui porte le nom de Nelson Mandela. Ce stade a abrité le 13 janvier dernier la cérémonie d’ouverture de cette compétition continentale. Marocains et Algériens ont rendu un drôle d’hommage à Mandela, le militant d’une Afrique réconciliée.
Nelson Mandela a été immortalisé en Algérie. Tout un symbole pour l’homme qui a lutté une bonne partie de sa vie pour l’intégration africaine. L’inauguration de l’édifice a eu lieu en présence du petit-fils de Nelson Mandela. C’était également en présence du président de la Fédération internationale de football (FIFA), Gianni Infantino. De même que le président de la Confédération africaine de football (CAF), Patrice Motsepe. C’était jeudi, il y a une semaine et à la veille du début de la compétition, le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a procédé à l’inauguration du nouveau stade de Baraki, à Alger, qui porte le nom du défunt leader sud-africain. Vous l’avez dit !
Le seul hic à noter est que le royaume du Maroc a annulé sa participation au rendez-vous du football masculin continental qui se joue dans ce stade baptisé, au nom de Nelson Mandela. Ce, en raison de la crise diplomatique existant entre lui et son voisin Algérien. L’Algérie a fermé son espace aérien à son voisin depuis septembre 2021. Ainsi, l’absence d’autorisation de vol direct Rabat-Constantine a poussé les Marocains à renoncer à leur participation à la compétition. La pelouse du stade Nelson Mandela ne sera pas foulée par les joueurs marocains à cause de cette brouille diplomatique. La diplomatie du football n’a pas réussi a rapproché les opinions. Malgré les efforts déployés par le président de la Confédération africaine de football (CAF), Patrice Motsepe, aucune conciliation n’a pu être trouvée. Marocains et Algériens ont campé chacun sur sa position.
La sélection marocaine aurait pu rallier l’Algérie via un pays tiers sans exiger un vol direct. Les dirigeants marocains ont refusé cette option, question de fierté nationale. Tout comme les autorités algériennes ont refusé d’autoriser ce vol direct réclamé par les marocains, par fierté nationale, également.
Mandela, le pèlerin et l’artisan de la paix, Mandela, le panafricain et père de la nation arc-en-ciel, qui a milité, comme d’autres leaders africains pour une Afrique qui s’étend d’Alger, au Cap ; de Dakar à Djibouti, aurait pu être mieux honoré, par les deux pays voisins Nord-africains, en permettant que des jeunes africains de toutes les races se disputent un trophée continental dans un stade qui porte le nom de Mandela. Le connaissant, le Madiba ne se retournerait-il pas dans sa tombe ? C’est finalement une occasion ratée pour les deux pays de se rapprocher et au passage, une défaite diplomatique pour le football, qui est censé être un sport qui transcende les guéguerres politiques. Quel gâchis !
Pierre Boubane
