N Djamena
La célébration de la journée du travail, édition 2024 a eu un cachet particulier. Pour les raisons de la campagne électorale de la présidentielle du 06 mai prochain, aucun des personnalités de l’exécutif n’a participé au défilé des travailleurs, Place de la Nation de N’Djaména. Auront-elles le temps de recevoir les syndicalistes dans leur palais respectifs?
Les syndicalistes ont parlé dans le vide en espérant que leurs messages parviennent à les destinataires en quête de légitimité populaire. En effet, les deux personnalités de l’exécutif étaient absentes à la place de la nation, ce mercredi 1er mai 2024. Comme chaque année, les travailleurs étaient présents pour commémorer la journée du 1er mai, leur journée. Comme à l’accoutumée, ils ont égrainé un chapelet de doléances. Ils veulent avoir des salaires décents. Tout a augmenté dans ce pays sauf les salaires des travailleurs. Ils veulent des meilleures conditions de travail car ce n’est pas l’argent qui manque dans ce pays, en témoigne l’argent qui circule pendant la campagne électoral et surtout les V8 que les acteurs politiques exhibent à la vue et au su de tout le monde. Bref, les travailleurs ont défilé sous un soleil brûlant à la queue-leu-leu sous les applaudissements d’un public plutôt composé pour l’essentiel de journalistes venus constater qui braveraient ce soleil de plomb sans pitié qui harcelle les N’Djaménois depuis plusieurs semaines.
Les différentes corporations des syndicats des travailleurs affiliés à la confédération libre des travailleurs du Tchad, CLTT ont voulu adressé un message aux autorités de la transition. Le SG de la CLTT a fait la lecture de leurs doléances. S’inspirant du thème retenu pour cette célébration: » Le respect des engagements du pacte social gage de la promotion d’un dialogue sincère et durable entre les partenaires sociaux », Salime Anour a, au nom de ses camarades syndicalistes, insisté sur la nécessité de maintenir le dialogue entre syndicalistes et gouvernement. Mahmoud Moussa, directeur de la fonction publique, représentant le président de transition, Général Mahamat Idriss Déby a rassuré les travailleurs de l’exécution de leurs doléances. Les syndicalistes ont, certes, applaudi son discours, mais sans être convaincus de quoi que ce soit, tant ils se sont sentis humiliés que personne de l’exécutif, ni le président de Transition, ni le Premier ministre n’a pu venir communier avec eux.
Un autre syndicat, la confédération Syndicale du Tchad CST a, lui, choisi plutôt le CEFOD pour réunir ses membres. Il a célébré cette journée sous le thème, « Paix et emploi pour l’épanouissement des travailleurs ». Même son de cloche ! Mahamat Tahir Hassane Gouchoulaye, président de la CST a invité les hautes autorités de la transition a examiné avec beaucoup d’attention la situation des travailleurs tchadiens.
Pierre Boubane
